TANGO SECRET / Duo Bishop-Rigou

Le duo Bishop / Rigou est le fruit d’une improbable alchimie entre deux musiciens : Céline Bishop, pianiste au toucher tantôt délicat, tantôt puissant. Luis Rigou, chanteur à la voix exquise et virtuose de la flûte.
Avec Tango Secret, le duo s’attache à faire découvrir les perles rares et oubliées du tango avec une force expressive sans retenue.



Le tout résonne avec tendresse, comme le profond soupir d’un petit peuple aux passions éreintées.


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L’HISTOIRE DU DUO

Pendant ses années d’études spécialisées en Tango au prestigieux conservatoire de Rotterdam, Céline Bishop découvre la voix de Luis Rigou en navigant sur le web et reste bouleversée par sa texture unique. Fraîchement arrivée à Paris, elle lui propose de devenir sa voix tanguera. Luis Rigou, dont sa seule expérience professionnelle dans le tango fut en tant que soliste de flûte au Cuarteto Cedrón, se montra d’abord sceptique, mais après quelques essais encourageants, impressionné par le savoir et la direction artistique de Céline Bishop, relève finalement le challenge.

Dans sa forme la plus simple, ils jouent en duo avec Céline Bishop au piano et Luis Rigou au chant. Pour les « tangos primeurs » Luis joue aussi des flûtes, des flûtes des Andes pour la première fois mariés au Tango, et des traversières, dont une historique Buffet Crampon originale de 1862 à anneaux en ébène, représentative de l’époque du tango de la « guardia vieja ».

Pour son album Tango Secret, le duo a eu le plaisir d’inviter des musiciens exceptionnels : Helene Arntzen au saxophone, Eduardo Egüez à la guitare, Per Arne Glorvigen et Eduardo García au bandonéon, Santiago Quagliariello à la contrebasse et Laurent Compignie au Fender Rhodes et à la basse.


1. Hasta siempre, amor   D. Racciatti / F. Silva – Arr. : C. Bishop / C. Pfeiffer Tango canción
2. Fumando espero   J. Viladomat / F. Garzo – Arr. : C. Bishop / C. Pfeiffer Tango canción
3. La Pulpera de Santa Lucía   E. Maciel / H. P. Blomberg – Arr. : C. Bishop Valsecito criollo
4. Si se calla el cantor  H. Guarany – Arr. : C. Bishop / L. Rigou Milonga campera
5. Milonga de mis amores   P. Laurenz – Arr. : G. Di Giusto Milonga ciudadana
6. Lengsel   H. Arntzen Milonga scandinave
7. Los ejes de mi carreta   A. Yupanqui / R. Risso Milonga campera
8. Y todavía te quiero   L. Leocata / A. Aznar – Arr. : C. Bishop / C. Pfeiffer Tango canción
9. Fueron tres años   J. P. Marín – Arr. : C. Bishop / C. Pfeiffer Tango canción
10. El Marne   E. Arolas – Arr. : C. Bishop Tango
11. Milonga del ángel   A. Piazzolla – Arr. : G. Di Giusto Milonga campera
12. ¡Adios Corazón!   L. Etchegoncelay / H. Sapelli – Arr. : C. Bishop Tango canción
13. Que nadie sepa mi sufrir   Á. Cabral / E. Dizeo – Arr. : C. Pfeiffer Valse
14. Tonada de la luna llena   S. Díaz – Arr. : L. Rigou Tonada llanera
15. Vals N°3 op. 8   A. Barrios Mangore – Adaptation : C. Bishop Valse


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L’HISTOIRE INSPIRÉE DE “TANGO SECRET”

Tel un « opéra miniature », le tango est un genre musical qui traverse toutes les époques. D’une modernité incroyable, il traverse les siècles et appartient à toutes les époques, tout en gardant un temps d’avance sur son temps. C’est pour cela qu’il est tant joué et écouté.
D’une durée inférieure à trois minutes, on y retrouve alors un décor et une ambiance hyperréaliste dans lesquels des personnages, à la description cruelle, frisent souvent avec l’auto-lamentation, la passion et la tragédie. Intuitive, la musique des tangos est surtout très liée à sa propre histoire, qui est aussi banale qu’universelle.
Pour mieux le comprendre, il faut donc retourner aux origines dramatiques des vieux tangos, ces documents uniques de poésie crue, ainsi que la scène qui les a vus naître.

Tout commence près des rives des « grandes villes » de Buenos Aires et Montevideo, où se situaient leurs ports immenses. Véritable carrefour de marchandises, plusieurs milliers de têtes de bétail y étaient conduites chaque jour, par des gauchos solitaires après des semaines de voyage à cheval. Ces grands abattoirs, dit mataderos, illustraient le choc et la confrontation d’une modernité naissante propre aux villes face au reste du pays. Grandissant jusqu’à constituer de véritables sous-villes, ces mataderos regorgeaient d’une ruralité sauvage issue de la pampa. Noyés sous d’énormes quantités de viande, de boue et de sang, la seule loi qui y régnait était celle du facon, ce couteau ostentatoire que portaient les gauchos. Orné d’or et d’argent, ce couteau faisait ainsi office de coffre-fort inexpugnable et de juge de paix entre ces hommes rudes. En un seul geste, ils savaient enrouler leur poncho dans leur bras gauche pour en faire un bouclier et arborer du bras droit le long facon, prêts à tuer ou à mourir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le soir venu, milongas, cielos, escondidos, huellas, zambas et autres danses rompaient le silence des gauchos. Toujours dans les mataderos, ces derniers y racontaient leurs pensées, leurs amours et leurs loyautés en chantant. Ils se défiaient aussi à la payada, cette sorte de joute en contrepoint entre deux gauchos à la guitare. Ce dangereux jeu musical de questions-réponses en décimas reflétait la métrique préférée de la poésie populaire. N’acceptant qu’un seul vainqueur, le perdant pouvait avouer sa défaite dans une ultime strophe et ranger sa guitare. Sinon le jury déclarait un vainqueur, avec le risque parfois, en cas de conflit, de voir sortir le couteau. Ainsi allait la vie dans les mataderos où la milonga, qui prit peu à peu des balancements de habanera, donna alors la touche finale au tango, qui put désormais faire son apparition.

Les premiers tangos virent le jour à la fin du XIXe siècle, non pas dans les mataderos mais un peu plus loin dans les faubourgs. Dans ces mauvais quartiers, où fleurissaient les maisons closes du Río de la Plata, des hommes esseulées rêvaient de faire fortune et de réaliser le « rêve américain ». Pour la plupart immigrés, ces hommes apprirent alors l’espagnol porteño et leurs argots respectifs se mélangèrent. C’est in fine toute cette mixité qui donna naissance à la langue du tango : le lunfardo, doté d’une forte connotation de l’Italie du sud. Véritables tours de Babel, ces salons devinrent le refuge où les hommes attendaient, interminablement, l’illusion d’une compagne. Jamais l’expression de « salle d’attente » ne fut plus juste.

Pour contrer cette solitude, les patronnes de ces lieux offraient à leurs clients de la musique, jouée toute la nuit par des petits orchestres. Et pour les inciter à danser entre eux, on privilégia alors les milongas et les rythmes rapides. Ainsi apparut la première forme du tango, dite « de la vieille garde » (la Guardia Vieja), essentiellement instrumentale. Vers 1890 la formation originale était flûte, guitare et contrebasse. Puis, et au fur et à mesure que la fréquentation des salons augmenta et que le rythme des bénéfices s’accrut, ces lieux de réunion se transformèrent en véritables commerces. Dès lors, les orchestres s’agrandirent, tout comme leurs besoins sonores.


C’est alors que le violon vint s’ajouter et enrichir ce tango premier. Vers 1925, le violon Corneta (violon à caisse métallique avec un pavillon en forme de trompette) fit son apparition dans les mains de l’inoubliable Julio de Caro. Il immortalisa l’instrument à travers ses enregistrements de Mala junta, El monito, Boedo, Berretín, chefs d’œuvre du nouveau tango. Il joue et enregistre entre autre avec de grands musiciens tel que Pedro Maffia, Armando Blasco, Pedro Laurenz, Manlio Francia ou encore avec son frère Francisco pour le morceau La rayuela. En ces temps d’après-guerre, débuta alors l’ère de la Guardia Nueva.

C’est également à cette période que l’Argentine découvrit, importé d’Allemagne, le bandonéon. Tirant son nom de son inventeur Heinrich Band, le fameux instrument devint alors l’emblème du tango moderne et fit son entrée sur la scène du tango, accompagné du piano. A partir de là commença, des deux cotés du Rio de la Plata, l’apogée des grands orchestres et des big-bands du tango appelées La Tìpica.
La Tipica Sondor de Donato Raciatti, Francisco Canaro, Juan D´Arienzo, Alfredo de Ángelis, et d’Alfredo Gobbi résonna de part et d’autre du pays, tout comme les très renommés Osmar Maderna, Osvaldo Pugliese, Carlos Di Sarli, Héctor Stamponi, Aníbal Troilo. A leurs côtés, on trouva aussi Mariano Mores et Horacio Salgán, grands interprètes du tango au piano.

A cette époque où le tango se déploie largement, les chanteurs prirent aussi de plus en plus de place avec des textes d’auteurs aujourd’hui entrés dans le Panthéon Tanguero. A titre d’exemple, on peut citer el Negro Casimiro, Rosendo Mendizábal, Enrique Saborido, Juan Maglio, Ángel Villoldo, Evaristo Carriego, Roberto Firpo, ou encore Agustín Bardi.
Mais le couple qui fit briller le tango sur la scène internationale fut celui du chanteur toulousain Charles Romuald Gardés, dit Carlos Gardel, et Alfredo Le Pera. Fils d’une mère française et père inconnu, probablement un marin argentin, Charles Romuald Gardés arriva à Montevideo durant son enfance. Il déménagea ensuite à Buenos Aires où il changea son nom, son passeport et sa nationalité, pour devenir Carlos Gardel « Le Roi du Tango ».

Mais le lien entre la France et le tango n’est cependant pas nouveau. Entre artistes et Histoire, il est bon de rappeler que le premier enregistrement de tango, dirigé par Eduardo Arolas en 1905, a été réalisé à la Garde Républicaine de Paris. Né à Buenos Aires de parents français, le compositeur et bandonéoniste Eduardo Arolas est surnommé « le tigre du bandonéon ». Considéré comme l’un des premiers maîtres ayant contribué à définir l’avenir de la musique tango en Argentine, il meurt à Paris en 1924. Ainsi, Paris donna au tango ses lettres de noblesse, liant les deux à jamais.

Luis Rigou


CÉLINE BISHOP 

Née en France, Céline commence le piano à l’âge de six ans. Après s’être consacrée à la musique classique pendant des années, elle découvre le tango argentin en 2009. C’est à « Tango de Soie » (Lyon), qu’elle fera ses premiers pas en tant que danseuse et ses premiers concerts de tango.

En 2012 elle entreprend un Bachelor de tango argentin à Codarts, Rotterdam, où elle reçoit les cours de Gustavo Beytelmann et Wim Warman, et devient membre du célèbre orchesta tipica « OTRA » qui l’amène à se produire un peu partout aux Pays-Bas.

Céline s’installe à Paris en Septembre 2016 et renoue avec son activité d’enseignante au conservatoire de Puteaux, tout en continuant de se perfectionner à Gennevilliers auprès de Juan José et Juanjo Mosalini. Entraînée par le foisonnement des rencontres musicales parisiennes, elle mène de front plusieurs projets liés au tango dont « La Grossa », orchesta tipica de la maison de l’Argentine dirigé par Federico Sanz, le Cuarteto Calambre, et se produit avec des chanteurs dans différents genres musicaux (fado, folklores argentins, chanson française, variété).

LUIS RIGOU 

Luis a fait ses études musicales au Conservatoire National de Buenos Aires. en même temps il rejoint le groupe de Jaime Torres puis celui d’Anibal Sampayo. Un peu plus tard, il fonde l’ensemble Maíz avec lequel il obtient, en 1987, le prix Révélation du Festival de Cosquin. Il se produit dans toute l’Amérique du Sud, ainsi que dans 13 pays d’Europe, où il s’installe en 1989.
Invité en France pour intégrer le Cuarteto Cedrón en tant que flûtiste, il multiplie les collaborations avec d’autres artistes : Luis Naón, Ricardo Moyano, Minino Garay, Gustavo Beytelmann, Antonio Agri, Nilda Fernández, Sergio Ortega, Idan Raichel Project…

Mais c’est sous le nom artistique de Diego Modena et son album Ocarina, enregistré en 1992, que Luis acquiert sa renommée internationale. Ocarina se place n°1 au Hit Parade dans 14 pays, dont la France, et dans le Top 10 de 44 pays. Il est récompensé par 57 Disques d’or, de platine et de diamant.

Il enregistre par la suite 18 autres albums, assure la direction artistique de Lluis Llach et enregistre en 1995 Complainte de Pablo Neruda avec Jean Ferrat. En 1996, commence sa longue collaboration avec Vicente Pradal pour Cantique Spirituel, Llanto por Ignacio Sánchez Mejías, Peleas y Melisanda, Vendrà de noche et actuellement Medianoche.
En parallèle, il compose et interprète des musiques de films (institutionnels, courts et longs métrages) dont : Karim et Sala, de I. Ouedraogo, Prix spécial au Festival de Cannes 91, Voleur d’enfants de C. de Chalonge avec Marcello Mastroiani, et obtient en 1997 avec E. Makaroff et H. Arntzen le prix Fondation de France au Festival de Biarritz pour la musique du film Médecins du Monde. En 2004, il compose et enregistre Cayetano et la Baleine, livre CD pour Gallimard Jeunesse, qui connaît depuis un grand succès.
Actuellement, il se produit à travers l’Europe comme soliste avec l’ensemble La Chimera dans les programmes Misa de Indios, Misa Criolla -avec le Coro Polifónico de Pamplona- et Gracias a La Vida.